Des débuts sans ambition, suivis d’une ascension fulgurante…

 

L’histoire a débuté grâce à mes parents, qui décident de m’acheter une moto pour que je puisse les accompagner lors de leurs ballades en enduro. Tous deux amoureux de deux-roues, ils ont arpenté l’Afrique et la France, ce qui permit à mère (Nicole Bassot) de prendre part à de superbes courses telles que le Paris-Dakar, de remporter 2 fois l’enduro du Touquet (désormais Enduropale) en féminine et de devenir 2 fois Championne de France d’Enduro féminine.

La première moto qu’ils m’ont offerte, alors que j’avais seulement 4 ans, était une PW 50 agrémentée de roulettes ! Un an plus tard, ils décidèrent de m’offrir une LEM®, machine sur laquelle j’ai poursuivi mon apprentissage, puis une 50 KTM®. Arriva ensuite le moment de passer à la catégorie supérieure, ce qui me valut l’achat d’une 65 KTM® sur laquelle j’ai pu apprendre à passer les vitesses. Afin de me comparer aux autres pilotes, j’ai commencé à  participer à quelques courses de la ligue de Provence, mais sans réaliser l’intégralité du championnat, afin de ne pas me prendre au jeu. A l’âge de 9 ans j’étais déjà grand pour le 65, et mes parents décidèrent de me faire passer en 85 cm3. C’est à ce moment que mon père eu l’excellente idée de m‘inscrire à quelques stages, pour que je puisse progresser.

Durant l’année 2002, on note une certaine amélioration, qui m’a permis de me hisser parmi les meilleurs pilotes de la ligue de Provence. L’année suivante, je prends part au championnat de France Minivert, en catégorie « éducatif » 85cc. Mes efforts sont récompensés avec une place de vice-champion, à égalité de points avec le champion, Thomas Ramette. Cet excellent résultat fût un déclic pour mes parents qui souhaitent poursuivre cette ascension et décident de tout mettre en œuvre pour me soutenir au maximum.

En 2004, alors que je n’ai que 12 ans, je décide de ne pas rouler en championnat de France Minivert minime, et préfère m’aligner au championnat de France cadet réservé aux 14-16 ans. En effet, les pilotes minimes (12-13 ans) sont autorisés à rouler dans cette catégorie si ils le souhaitent malgré leur jeune âge. Ce choix fût excellent, terminant l’année à une excellente  4e place, non loin de concurrents bien plus âgés et expérimentés que moi.

L’année suivante, à seulement 13 ans, je décide de passer en 125cm3, du fait de mon gabarit trop imposant pour me permettre de poursuivre l’aventure en 85cm3. Cette année là, je n’ai pas pu faire de compétitions, l’âge minimum légal étant de 14 ans. Après cette saison complète sans courses à mon compteur, j’intègre, en 2006, une toute nouvelle structure, le team MD Racing. Je débute ainsi les courses en 125, avec le championnat de France junior, à la fin duquel je parviens à accrocher une très belle 4e place. Cette même année, je décide de faire mes débuts en Supercross, avec le SX tour 125 que je termine à une très belle 4e place également.

Après une séparation avec le team MD Racing, je poursuis mon aventure en 125cc, au sein d’une structure personnelle, avec mes parents, qui me permet de terminer le championnat de France junior sur la 3e marche du podium. Ayant beaucoup apprécié ma saison précédente en Supercross, je décide de remettre le couvert et débute le championnat en trombe. Après deux épreuves, je mène le championnat SX tour junior en ayant remporté les 2 premières épreuves ! Mais quelques semaines plus tard, me voila victime d’une lourde chute à l’entrainement, qui me vaut 3 vertèbres fracturées (D7,D8,D9). Cette blessure fût un réel coup dur… Mais je me suis rassuré en me disant que le pire a été évité, sachant que la moelle épinière n’a pas été touchée. Cet incident me contraint à abandonner la SX Cup junior, et me condamne une dizaine de mois de repos. Le formidable et regretté ostéopathe Gérard Delestré me prend en main, ce qui me permet de récupérer très vite et de reprendre la moto au mois de mars 2008, soit 6 mois seulement après ma blessure.

Ce retour peut sembler précipité, mais il était temps pour moi de s’affairer, sachant que l’ouverture du championnat de France Elite à Sommières arrivait à grand pas. J’ai connu un retour difficile, avec de nombreuses douleurs au dos qui ont persisté durant toute la saison.  Malgré ceci, j’accroche le titre de Champion de France junior et réalise quelques belles performances en EMX2, ce qui me permet la saison suivante d’intégrer la structure officielle Yamaha® Gariboldi, pour le championnat d’Europe, au guidon d’une 250 4-temps.

2009 fût également compliquée, avec une fracture du poignet dès son début, alors que je commençais à montrer de belles choses. Dès mon retour, soit un mois et demi après ma blessure je termine second d’une manche de l’épreuve en Croatie. L’épreuve suivante, une nouvelle chute, qui me vaudra une mauvaise entorse à chaque poignet, et va de nouveau entraver ma progression. Je termine à une maigre 12e place du championnat à cause  de nombreuses épreuves loupées. En fin de saison, j’ai eu l’honneur d’être sélectionné par Olivier Robert pour participer à la coupe d’Europe des Nations aux côtés de Christophe Charlier et Loïc Léonce. Ce dernier a du abandonner deux fois suite à des casses mécaniques, ce qui nous a  empêché de réaliser les résultats espérés.

En 2010, je me lance dans le grand bain du Championnat du monde MX1 avec le team KTM® HDI au guidon d’une 450cc. A tout juste 18 ans, étant de loin le plus jeune pilote du plateau, je faisais face aux meilleurs pilotes de la planète. J’arrive à marquer quelques points, notamment à Saint-Jean d’Angély, devant mon public ou dans les sables de Lommel, et termine vice-champion de France Elite MX1, derrière Xavier Boog.

En 2011, je décide de me lancer dans une toute autre aventure : en Enduro ! En tant que pilote d’usine chez Husaberg®, et avec au programme la participation au championnat de France et championnat du monde junior sur une 450cc 4t (en junior c’est juste l’âge qui est prit en compte (18/23 ans), on peut rouler avec la cylindrée que l’on veut). J’apprends très vite et me retrouve rapidement aux avant postes. Je termine vice-champion de France en ayant connu deux DNF, et me permet de faire de très belles performances en championnat du monde, dont une victoire de journée en Roumanie. Je suis également sélectionné pour participer aux ISDE en Finlande, afin de représenter la France en catégorie junior, aux côtés de Benoit Fortunato, Romain Dumontier et  Alexandre Queyreyre… Nous terminons cette magnifique épreuve en vainqueur, ce qui reste évidemment un très bon souvenir !

 

L’année suivante, 2012, je repars avec un programme identique : même team, même moto et même championnats. Au vu de ma saison précédente, je fais figure de favoris. Et en effet, ce fut une année magnifique car je me suis vu remporter les 3 titres : Champion du Monde, Champion du Monde par équipe (avec comme coéquipiers: Queyreyre, Joly et Rohmer) et champion de France junior (titre que j’avais raté la saison précédente sur problèmes mécaniques) !! Cette saison fut donc une belle récompense par rapport à tous les efforts faits par ma famille, les personnes qui m’ont aidées, et moi-même.

Seul point noir, début septembre, lors du round Finlandais (celui où je fus sacré champion du monde), j’ai ressenti une vive douleur au poignet gauche. J’ai roulé le reste de la saison (Finale du mondial, 2 épreuves du France ainsi que les ISDE) avec un poignet affaibli et douloureux. Il me gênait tellement que j’étais obligé de le bloquer complétement avec un strap très serré ainsi qu’une atèle . Cela afin d’éviter que mon os semi-lunaire ne se déplace et induise de grosses douleurs. J’ai donc décidé de passer un artro-scanner afin de comprendre d’où venait le problème. Celui-ci révéla une rupture du ligament scapho-lunaire. Le kiné de la FFM m’a dit « Au vu du compte rendu, je ne comprends pas comment tu as pu terminer la saison dans ces conditions !! ». Obligé de me faire opérer.. Ce fut une très mauvaise surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout. De plus, l’opération longue (2h environ) a été compliquée. Il à fallu rattacher le ligament rompu sur l’os semi-lunaire, mais aussi prendre une partie d’un tendon en dessous de la main/avant bras, pour le faire passer dans le scaphoïde pour enfin venir le rattacher sur l’os semi-lunaire afin de renforcer le ligament touché. Me voilà donc contraint au repos forcé pendant 3 mois minimum, ce qui remet en cause toute ma préparation hivernale…

 

La saison 2013 (toujours chez Husaberg®), est synonyme de mon passage en E3 (300cc 2T /480cc 4T et plus). Lorsque que l’on est champion du monde junior, même si l’on a encore l’âge pour y rouler, nous sommes obligés de passer en catégorie Elite. Alors pourquoi le E3 ? Simplement parce que mon coéquipier en championnat de France, Pierre Alexandre Renet, était déjà en catégorie E2 (250cc 2T/300cc jusqu’à 450cc 4T) depuis 2 saisons. De ce fait, Husaberg® ne voulait pas nous mettre en concurrence dans la même catégorie. J’aurais pu choisir le E1 (125cc 2T/250cc 4T) mais j’ai plus un penchant pour les grosses cylindrées, et me voilà donc engagé au guidon d’une 480cc 4T !

Mais en ce début de saison, je vis un véritable cauchemar…. Suite à mon opération du poignet en Novembre 2012, je mets énormément de temps à récupérer. Nous sommes déjà en mars et je n’ai toujours pas repris la moto alors que le mondial s’apprête à commencer… Je me vois donc contraint de renoncer à l’ouverture du championnat au Chili/Argentine. C’est un réel coup dur. Durant le déroulement de ces 2 épreuves, je reprenais la moto doucement et, lors d’une balade avec des amis, je me coupe un doigt dans la roue avant d’un pilote en l’aidant à monter une marche glissante. Direction les urgences, opération dans la foulée… Autant dire que le moral ainsi que l’entrainement ne sont pas terribles. J’arrive donc à l’ouverture du championnat de France, quelques semaines plus tard, avec un poignet loin d’être remis. A ce poignet douloureux, s’ajoutent quelques pansements au doigt, toujours pas cicatrisé. Le but étant de finir les journées et de sauver quelques points pour le championnat. Je signe un beau 3/3, puis me voilà parti pour la tournée Espagne/Portugal comptant pour le EWC où je signe mon premier podium en Elite avec une seconde place… Ce qui est incroyable après plus de 6 mois sans moto ! Mais au retour du Portugal, nouveau problème : le doigt s’est infecté, je dois refaire un tour au bloc opératoire… Sauf que seulement 2 semaines après cette intervention, se déroule la tournée Roumanie/Grèce. Je prends le risque d’y aller, avec un doigt loin d’être cicatrisé, une nouvelle fois. Je signe malgré tout 4 podiums : 2/2-3/2 ! A tous ces soucis physiques, s’ajoute une douleur au genou droit ! Bilan : ménisque abimé…. Au retour de la Grèce, je décide donc de me faire opérer une nouvelle fois, afin de réparer un ménisque abimé dans mon genou qui devenait de plus en plus douloureux, car nous avions « une pause » d’un mois et demi. Et heureusement que cette trêve estivale fut longue, car pour une simple arthroscopie qui ne demande normalement que 3 semaines de repos, j’ai écopé du double ! Mon genou a mal réagi, j’ai eu de grosses douleurs et 4 ponctions en 3 semaines… Bref, je reprends une nouvelle fois la moto tout juste sur une course, mais toujours avec des douleurs au genou ainsi qu’au poignet. Malgré tous ces problèmes,  il faut noter que depuis le GP du Portugal je ne suis jamais descendu du podium, et j’ai même remporté ma première victoire en mondial en catégorie Elite lors de la finale en France ! A l’issue de cette saison en dents de scie, je termine 5e du Mondial en ayant manqué 5 journées et Vice-champion de France E3. Je suis de nouveau sélectionné pour représenter la France lors des ISDE en catégorie junior (avec Loic Larrieu, Kevin Rohmer et Swan Servajean). Le bonheur ! Nous remportons le titre de Champion du Monde par équipe pour la 3e année consécutive !

 

Il est désormais temps d’oublier 2013 et de se concentrer sur la saison 2014 ! Le principal changement étant mon team : la marque Husaberg® s’arrêtant, je suis désormais pilote officiel Husqvarna® Factory Racing. Seule l’image change, car nous conservons le même matériel top niveau et les même personnes que lors des saisons précédentes. Durant l’hiver, je découvre une nouvelle discipline : Le Super-Enduro. Sans entrainement spécifique, j’arrive à signer quelques coups d’éclats en championnat du monde comme une victoire de manche au Mexique ainsi qu’un podium lors de la finale, en France. Nouveau coup de théâtre, ma préparation hivernale est une nouvelle fois entachée à cause de tendinites au poignet. J’attaque ainsi le championnat du monde d’enduro sans trop de préparation. J’étais bien installé à la 3e position du championnat et je venais de remporter une victoire lors du GP de Suède, lorsque je me suis rompu les ligaments croisés et endommagé les ménisques du genou gauche lors d’une épreuve de championnat de France fin Juin… Le tout sans même tomber. Evidemment cette blessure met un terme définitif à ma saison et me fait aussi manquer les ISDE alors que j’étais sélectionné en catégorie Elite pour la première fois. Résultat opération et 6 mois d’arrêt.

 

2015, surprise et consécration ! En effet, alors que j’échange mon gros 4t contre une 300cc 2t (mais toujours en restant dans la même catégorie), et qu’une fois de plus mon entrainement hivernal est quasi inexistant avec une reprise de la moto seulement en janvier, je déboule à l’ouverture de l’EWC au Chili avec une victoire dès la première épreuve de la saison ! Suite à cette grosse surprise pour ceux qui ne m’attendaient pas à ce niveau là, je continue sur ma lancée en devenant le pilote le plus régulier et ayant remporté le plus de victoires durant cette saison. Cette constance me permet d’obtenir le titre de Champion du Monde E3 lors de la finale, le tout devant un super public français !

Ce titre est vraiment un objectif de vie, et l’atteindre après tant de blessures et de galères ces dernières saisons lui donne un gout encore plus appréciable ! De plus, j’ai pu le partager avec ma familles et mes amis qui ont tous fait le déplacement pour l’occasion. C’est vraiment un soulagement et du pur bonheur ! Petit bémol quant au championnat de France où je termine en 3e position. La faute à 3 journées manquées à cause d’une petite blessure au coude durant l’été.

En Fin de saison, je participe pour la première fois aux ISDE en catégorie Elite aux cotés d’Anthony Boissière, Loic Larrieu, Antoine Basset, Jérémy Joly et Marc Bourgeois avec qui nous remportons cette épreuve. Nous étions donc titré sur place « Champion du Monde par équipe », mais pour des raisons douteuses, nous nous vîmes (au même titre que l’équipe d’Espagne seconde) déclassé 2 mois plus tard… Je ne m’étalerai pas sur le sujet, mais si cela vous intéresse je vous invite à retrouver l’article dans ma news « ISDE Kocise Slovaquie ».

En 2016 je re-signe pour 2 ans avec le team Husqvarna Rockstar Energy Factory , avec au programme le mondial et le championnat de France. Côté mondial, on voit la création de l’Enduro GP qui rassemble toutes les catégories, dans l’esprit du scratch. La saison commence de la plus belle des manières avec une victoire lors de la journée du samedi pour l’ouverture du Championnat du monde au Maroc. Cette première place me permet de devenir le premier vainqueur de l’histoire de l’Enduro GP. La suite de la saison sera en dents de scie, ponctuée de quelques erreurs et galères. On arrive vite à la fin de la saison où je me pointe à la finale du Championnat à Cahors en 4ème position du classement provisoire de l’Enduro GP et 2ème de la catégorie E2. Je remporte la journée du samedi en Enduro GP, ce qui me permet de revenir à petit 1 point du 3ème et 2 points du 2ème, qui ne sont autre que Eero Remes et Steve Holcombe. La journée du dimanche s’annonce sous haute tension, ce qui me pousse à rester concentré afin de viser une remontée au classement général. Je me bats toute la journée pour la victoire, mais je vais tomber dans le tout dernier tour de la spéciale extrême. Je parviens malgré tout à finir dans le top 5, mais surtout  devant mes concurrents directs. Ce hold-up me permet de terminer vice-champion du monde Enduro GP et E2 derrière Matthew Phillips. Je termine également vice-champion de France E2 après une énorme bataille avec Loïc Larrieu qui nous a tenu en haleine tout au long de la saison.

Cette année, je ne participerai pas aux 6 jours ISDE après que l’Equipe de France ait décidé de ne pas envoyer ses pilotes. Elle a tenu à faire part de son mécontentement en rapport à notre disqualification de l’année précédente.

En revanche je vais en Australie pour participer aux A4DE (Australian 4 days of Enduro). Ce n’est ni plus ni moins que la plus grande course d’enduro là bas, et avec exactement le même principe que les 6Jours mais sur 4 ! Apres 4 jours sous haute tensions, je remporte finalement cette épreuve mythique au Scratch, et signe une des plus belle victoire de ma carrière !

En 2017, je repars à l’assaut de la catégorie Enduro GP, sur une 300 2T à nouveau. Après un gros travail hivernal de préparation, je me rends en Finlande pour l’ouverture du Championnat du monde. Deux jours avant l’épreuve, lors du dernier training qui permet de tester la moto de course, je chute lourdement et me fracture l’omoplate gauche en trois parties, quelques côtes et m’abîme un poumon. Je prends un gros coup au moral et suis contraint à trois mois d’arrêt qui me feront louper quelques épreuves du mondial et du France. Après cette longue période de repos forcé, je remonte sur la moto et décide au bout de deux entrainement seulement, de partir pour la tournée Hongrie et Grèce, au calendrier du championnat du monde. La reprise a été difficile à cause du manque de roulage et de physique. A l’issue de ces épreuves, je peux profiter de trois semaines d’entraînement avant de partir pour le Portugal où je me battrai pour le podium en Enduro GP. La semaine suivante je participe à ma première épreuve du Championnat de France de la saison à Bar sur Seine et remporte les deux journées devant Christophe Nambotin.  Je suis alors dans une bonne dynamique et hérite d’une 350 4T officielle afin de me préparer au mieux pour les ISDE qui ont lieu en France début septembre. Nous sommes le 3 Aout à l’entrainement, un nouveau coup du sort frappe : je chute bêtement et sans vitesse trois jours seulement après l’épreuve du championnat de France. Le verdict est sans appel, mon omoplate droite est brisée en cinq parties. Je suis obligé de mettre un terme à ma saison.

S’en suit une intersaison compliquée où je ne peux faire de moto pendant trois mois et perds mon guidon officiel. Ainsi, le bec dans l’eau, je suis bien décidé à trouver des solutions quitte à repartir de zéro.

Pour la saison 2018, je choisis donc de créer ma propre structure privée sur des Honda avec un de mes meilleurs amis, Greg Gilson. Nous appelons cette structure Honda Off-road Connection (ORC) et commençons à rechercher des partenaires et sponsors. Nous inscrivons au programme de cette saison le Championnat de France en E2 et seulement deux épreuves du mondial, manque de financement. A ceci nous ajouterons quelques épreuves extras, comme le Trèfle Lozérien ou encore la RedBull 111 Mégawatt. Je me dis que cette saison s’annonce compliquée après un hiver perturbé et un manque de repères.

Je commence par l’ouverture du Championnat de France à Privas avec de très bonnes sensations. Le weekend s’est très bien passé, Loïc Larrieu remporte la première journée alors que j’empoche la victoire lors de la seconde. La saison 2018 s’annonce finalement palpitante avec de belles bagarres en perspective. Après trois épreuves sur cinq au programme, Loïc et moi sommes leader ex-aequo au classement général. Nous avons enchainé les épreuves et nous sommes partagé les victoires chaque week-end.

En parallèle du Championnat de France, je me rends au Portugal pour une épreuve du mondial. Je prendrai la 2ème place en E2 le samedi. Je participe également à l’épreuve italienne qui propose un format un peu spécial, et repars avec une victoire de manche lors de la course motocross.

Ma décision de rouler sur des Honda n’était pas anodine, j’avais derrière la tête l’idée de m’essayer en rallye-raid, avec en perspective le team le plus prestigieux au monde : le team Honda HRC. Grâce à Gérard Valat, j’ai pu effectuer des tests secrets au mois de juin avec le Team HRC Rallye. Ces tests se sont avérés concluant et m’ont permis d’être sélectionné parmi trois pilotes. À l’annonce de cette excellente nouvelle tout s’est enchaîné très vite alors que je n’avais aucune expérience en rallye. De là, je suis convié à passer quelques jours en Californie pour m’entraîner, prendre en main la moto et signer un contrat pour participer à la Ruta 40 et au Rallye du Maroc en vue de ma préparation pour le Dakar 2019.

Après ces instants de bonheur, je suis de retour pour participer à la 4ème épreuve du Championnat de France. Je termine 2ème le samedi derrière Loïc Larrieu, idem pour le dimanche. La victoire lors de cette seconde journée me tendait les bras mais j’ai dû faire face à des problèmes techniques et une chute en fin de journée.

A peine cette épreuve terminée, je décolle pour l’Argentine afin de participer à la Ruta 40. J’ai atteint mon objectif, je vais participer à mon premier rallye-raid et ainsi réaliser mon rêve. Tout se passait très bien jusqu’à ce terrible accident où je me fracture deux vertèbres et perds l’usage de mes jambes