Un soir, alors que je pensais à elle, l’idée me prit de vouloir vous parler de ma mère, lui rendre un petit hommage supplémentaire…

Je pourrais écrire des heures sur elle, mais cela serait au bout d’un moment évidemment inintéressant, je vais donc aller à l’essentiel tout en lui consacrant un article entier car plus que mérité !

 

Elle s’appelait Nicole BASSOT

 

Ce nom évoquera sûrement quelque chose/quelques souvenirs à une certaine génération seulement.

Car ma mère était non seulement ma mère, mais aussi une pilote qui a participé 6 fois au Paris/Dakar en Afrique (avec pour meilleur résultat une 23ème position scratch tout de même), sachant qu’à cette époque le simple fait d’y participer et de le terminer était déjà un exploit en soi, connaissant l’aventure que c’était, la longueur des étapes, le poids des motos etc…

 

Elle a aussi été double championne de France d’enduro et vainqueur du Touquet en féminine !

 

 

Pour l’anecdote, elle n’a commencé la moto qu’aux alentours de ses 25 ans, avec mon père, lorsqu’ils ont vu passé lors d’un raid 4×4 en Afrique la caravane du Dakar, c’est à ce moment précis que mes parents ce sont dit : «  c’est magique, c’est ça que nous voulons faire, l’année prochaine nous y serons ! »

Alors bien évidemment ils étaient un petit peu optimistes, au bout d’un an ils n’étaient pas prêts… Mais deux après si, et c’est en 1983 que l’aventure commence ! Ce, en ayant encore jamais fait de moto de leur vie à l’instant T..

 

L’histoire n’est pas banale vous ne me contredirez pas !

 

Elle eut donc été pilote pendant une partie de sa vie, mais c’était surtout une mère dévouée corps et âme aux deux hommes de sa vie : son seul fils (ma petite personne) et mon père. Rien que pour cela déjà, vous pouvez tous lui tirer votre chapeau !

À eux deux mes parents ont toujours tout fait pour moi, à partir du moment où je suis né, ils ont dédié leur vie entière à ma réussite, bien qu’il n’y avait aucun plan de carrière et que rien ne m’y prédestinait vraiment…

En effet, mes parents m’ont mis sur une moto dans le simple but que j’aille randonner avec eux dans les chemins ! J’ai bien fait quelques épreuves de Minicross de Provence de 6 à 9 ans, mais pour ne pas que l’on se pique au jeu, ma mère interdisait à mon père que je fasse le championnat au complet ! De toutes façons j’étais tellement mauvais !

C’est pour cela qu’un jour mon père décida de me payer des cours de moto, nous avons passé un hiver assidu d’entrainement tous les mercredis en stage, et le week-end avec mes parents. À tel point que je suis passé d’avant dernier (mes « concurrents » si on peut dire, de l’époque vous confirmeront mes talents cachés en terme de « GOONISME aiguë » haha) en ligue à me battre pour le titre de champion de France Minivert éducatif, ce en un hiver seulement !

Je vous concède aussi que c’est à ce moment-là, au vu des nouveaux résultats, que ma mère a totalement perdu le contrôle quant au fait de ne pas se prendre au jeu… Mais avec finalement une implication maximale de sa part en retour, car chez les BELLINO, on ne fait pas les choses à moitié !

 

 

La suite vous la connaissez ( et si vous ne la connaissez pas, je vous invite à lire MA BIO : j’ai gravi les échelons pour en arriver là où j’en suis arrivé, et cette réussite je la dois entièrement à la dévotion entière de mes parents.

Alors que mon père travaillait sans relâche comme un forcené 7j/7 en maçonnerie pour ramener l’argent et tenter de financer mes saisons de moto tant bien que mal ( il n’était pas surprenant de voir débarquer l’huissier à la maison BELLINO plusieurs fois par an pendant des années !), pendant ce temps-là ma mère travaillait elle aussi mais à mi-temps en tant qu’infirmière libérale, pour pouvoir passer le reste de sa vie à tenir la maison debout : ménage, cuisine, bureau/comptabilité et… MOI !

Pour vous donner une idée, un mercredi type pour ma mère était : réveillée 6h du mat, partir bosser toute la matinée, venir me récupérer à l’école à midi, avoir trouvé entre temps le moyen de charger le camping car / remorque ainsi qu’avoir préparé mon repas que j’engloutirai sur la route, conduire 2h direction La Fare les Oliviers (ou bien Fos sur Mer / Port St Louis ou le Cavaou, les 4 spots invariables du mercredi pendant 6 années durant !), passer l’après-midi à mes cotés, mécaniquer, m’assister etc, reconduire le soir pour arriver à pas d’heure à la maison, décharger / laver si besoin, et finalement préparer sa tournée du lendemain.

 

 

C’est pour cela que dès que j’ai pu « voler de mes propres ailes » en devenant autonome avec un team usine et gagner ma vie, j’ai sauté sur l’occasion lors de mon passage en Enduro afin de ne plus être un poids pour mes parents. Nous avons par la suite passé de belles années ou ils ne venaient plus que sur les courses les mains dans les poches,

Ils pouvaient enfin s’occuper d’eux, et continuer à travailler mais dans le but de rattraper toutes ces années d’efforts et de galères financières…

 

 

 

Je l’ai finalement tristement perdue en 2018 (comme presque tout, cette année-là) des suites d’une putain de maladie et dans la souffrance… Mais je me « console » en me disant que c’est peut être mieux ainsi, qu’elle n’ait pas eu à vivre / supporter les conséquences de mon accident quelques mois plus tard… Oui, d’un coté je suis soulagé de me dire que je ne lui ai pas infligé cela car je me souviens, elle m’avait dit:

” Mathias, je ne veux pas que tu ailles en rally, je te l’interdit, c’est trop dangereux”

Et moi évidemment, je me disait “cours toujours tu m’intéresse”,

Comme les chiens ne font pas des chats, je n’en ai fait qu’à ma tête…

 

Bon, en même temps c’était mon rêve, mon nouvel objectif de vie, je ne me voyais pas arrêter la moto sans m’y être essayé…

 

Triste conclusion: les mamans ont bien trop souvent raison…

 

 

 

Bref, ma mère est une championne toute catégories confondues, et je la remercie encore et encore pour tout ce qu’elle a fait pour moi, et pour ce que j’ai pu devenir grace à elle, grace à eux

 

Ton fils qui t’aimera toujours